Le hors champ du travail social – Gilbert Clavel
- 21 Juin 2010
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En matière cinématographique un plan n’est jamais inscrit dans un système clos : l’image déborde l’écran en suggérant ce qui n’est pas vu, pas entendu, mais pourtant présent : un hors champ. En ce sens, le travailleur social fait lui aussi des plans – d’un autre ordre – dans des cadres pour une grande part préétablis : or l’action dépasse toujours les limites du cadre (l’histoire, l’environnement, les représentations de l’usager acteur par exemple). D’un plan à un autre pour le cinéaste, d’une scène à une autre pour le travailleur social, se crée un mouvement créateur de sens dans la mise en lien des parties, dans la révélation – sans l’épuiser – de ce qui était hors champ, ce qui existait « ailleurs, à côté ou autour. »
Interroger le hors champ du travail social sur le modèle du cinéma, c’est permettre à celui-ci d’éviter les risques d’enfermement dans un système clos, de l’ouvrir à un horizon de sens qui déborde ses propres cadres d’action : c’est ajouter «de l’espace à l’espace », « introduire du trans-spatial », de la temporalité, du « spirituel », en un mot du trans-social.
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